Printemps ! Le réveil de la vigne

« Taille tôt, taille tard, rien ne vaut la taille de mars ! », ce vieux précepte préconisant la taille tardive, au moment où le printemps réveille la vigne de son sommeil hivernal, est plus que jamais à l'ordre du jour et va même désormais au-delà.

Le réchauffement climatique perturbe le cycle physiologique de la vigne et notamment son cycle végétatif, dont la première étape est le “débourrement”, normalement entre la mi-mars et le début avril : les bourgeons formés sur les sarments commencent à s'ouvrir et laissent sortir de leur “bourre” protectrice les fragiles premières pousses.

Le réchauffement climatique se traduit de façon récurrente par des périodes hivernales trop douces qui provoquent un débourrement précoce, avec pour conséquence néfaste un risque accru de gelées destructrices survenant en avril, voire début mai. La taille de la vigne, trop généralement pratiquée pendant la dormance hivernale de décembre à février, est un acte essentiel pour la vie de la plante (circulation de la sève) et pour la production des fruits en quantité et/ou qualité.

Face aux risques inhérents au réchauffement climatique, la taille est aujourd'hui de plus en plus souvent repoussée après les épisodes éventuels de gel, retardant ainsi le débourrement, la feuillaison, la floraison puis la naissance des grappes et conséquemment la maturation du raisin, et évitant en fin de cycle des vendanges trop précoces au plus fort de la canicule.

Taille et débourrement sont évidemment variables en fonction des régions climatiques – plus ou moins fraîches ou chaudes –, des terroirs – plus ou moins gélifs, ventés ou humides – et des cépages – plus ou moins précoces (chardonnay, sauvignon, gamay, pinot noir, etc.) ou tardifs (grenache, syrah, carignan, mourvèdre, etc.) –, mais aussi des pratiques des vignerons (type de conduite de la vigne, couvert ou non du sol, labour ou non).

Plus que jamais, la saison du printemps et le travail cultural qui l'accompagne sont déterminants pour le futur du millésime, à la fois pour l'épanouissement de la vigne et la production de raisin au cours de l'été, et, in fine, pour la nature de la vendange à la fin de l'été ou à l'approche de l'automne, avant que commence un nouveau cycle hivernal…