Jean Foillard
BEAUJOLAIS
Le cru Morgon, dans le Beaujolais, a été dès les années 80-90 l'épicentre d'un courant de retour à des pratiques viti-vinicoles saines : pas de désherbants ni produits chimiques dans les vignes, pas de chaptalisation, vinification en macération carbonique avec les levures indigènes, dose nulle ou très faible de soufre ajouté. Dans le sillage des travaux de Jules Chauvet, relayés par Jacques Néauport, une “bande” de vignerons, avec Marcel Lapierre en tête, Jean Foillard et quelques autres, a ainsi initié l'essor de ce qu'on allait bientôt nommer les vins “nature”.
À l'exemple de Marcel Lapierre, Jean Foillard a abordé la viticulture – à la suite de son père – en développant au fil des années 80 une idée de buvabilité du vin qui n'allait certes pas sans risques mais rendait la démarche passionnante et innovante, quasi expérimentale dans les premières années : des raisins sains et mûrs encuvés après un passage en chambre froide pour limiter l'extraction des tannins de rafles, levures indigènes, vinification en macération carbonique sans soufre ajouté, l'exact contraire de l'œnologie dominante en Beaujolais, adepte de la technologie de la thermovinification. Les 16,5 ha de gamay du domaine se répartissent principalement sur Villié-Morgon, avec les meilleurs “climats” de l'appellation – Côte du Py, Les Charmes, ainsi que Corcelette –, et sur Fleurie. Les vins ont conquis leur immense réputation par leur jus soyeux et profond, aux arômes subtils mêlant notes florales, fruits mûrs et touches d'épices, et aux tannins veloutés sous-tendus d'une fraîche acidité. Grande harmonie et buvabilité majeure !